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Hausse des prix, pénurie et spéculation... La flambée des granulés bois est-elle

Published : 09/11/2022 - Categories : Blog

De nombreux habitants de Haute-Loire ont troqué ces dernières années leur ancienne chaudière au fioul pour un poêle à granulés bois. La promesse d’une énergie plus « propre » pour l’environnement, mais aussi et surtout d’économies pour le porte-monnaie. 

« À ce rythme, on va vite dépasser les 500 € la tonne »

Sauf que ces derniers mois, les prix ne cessent d’augmenter : + 30 % en moyenne sur un an, pour près de 440 euros la tonne en vrac. Et au-delà du coût, c’est la pénurie qui guette avec une demande qui explose… « À ce rythme, on va atteindre 500 euros la tonne », déplore un habitant du bassin du Puy-en-Velay.
Alors qu’en est-il dans la réalité et comment expliquer la hausse fulgurante des pellets, dont le prix en sachet de 15 kg a presque doublé en un an chez certains revendeurs.
Du côté des fabricants, on attribue cette augmentation aux répercussions des prix à la source. La sciure, désormais très demandée, a vu son prix bondir, sans compter la hausse de l’électricité ou du transport. Chez Cogra, que nous avons sollicité, sans succès, quelques explications sont données via le site internet. On évoque une concentration de la demande en granulés bois « qui n’a jamais été aussi forte depuis cet été ». Et de préciser.

La production continue et les circuits de distribution sont approvisionnés chaque jour qui passe. Les réflexes adoptés de stocker ou de faire des réserves renforcent la rareté du granulé disponible en été et provoquent la hausse des prix chez les distributeurs !

Enfin, concernant les prix, Cogra précise : « Nous vendons la palette au juste prix. Il n’y a aucune spéculation puisque les palettes de granulés qui sont dans nos entrepôts servent à honorer les commandes de nos revendeurs ».
À l’autre extrémité du département, du côté de Lempdes-sur-Allagnon, de nombreuses interrogations sont formulées par ceux qui empruntent l’A75 et voient les stocks de l’entreprise Biosyl. Antoine de Cockborne, le président du conseil d’administration de l’entreprise Biosylva, est catégorique.

« Notre société ne fait aucune rétention et ne participe pas de près ou de loin à une quelconque spéculation sur les pellets ».

Le dirigeant précise que la cadence de production sur le site de Lempdes-sur-Allagnon « a doublé » entre août et septembre, afin de servir la forte demande du marché.
Le nombre de camions d’expédition au départ, chaque jour, de Lempdes-sur-Allagnon est passé en moyenne « de 4 à 15 ». Quant aux palettes visibles sur les sites, elles « représentent quelques jours de production et sont en attente d’être expédiées ».
Pourtant, le malaise est bien là pour le consommateur en bout de chaîne, souvent contraint de payer un prix plus élevé que l’an dernier, ou plus important qu’annoncé par les revendeurs/installeurs de poêles et de chaudières à granulés bois.
Pour la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment de Haute-Loire, ces problèmes de disponibilités comme de prix ne passent pas.

« Toutes les informations qui nous sont remontées nous amènent à penser que des producteurs de granulés bois stockent et font monter les cours. On sait par exemple qu’une entreprise très bien implantée en Haute-Loire, loue des hangars ou des dépôts pour stocker des pellets. Nous avons alerté la DGCCRF sur une éventuelle spéculation en matière de granulés bois ».

RICHARD ALLIROL (responsable de la section plomberie-chauffage à la Capeb 43)

L’élu est d’autant plus remonté que ce contexte de tension autour du pellet bois a des répercussions concrètes sur l’activité commerciale des professionnels du secteur. « Si je prends mon simple exemple, c’est une annulation sèche pour un montant de 25.000 euros. Et deux autres clients qui voulaient également installer une chaudière à granulés bois  qui ont préféré passer sur un autre système ».
Quant aux réponses des producteurs, elles sont jugées trop évasives par la Capeb 43. « On entend dire que des granulés partent à l’étranger », ajoute Thierry Grimaldi, son président. « Il ne faut pas oublier que certaines de ces entreprises ont bénéficié d’aides du gouvernement, de la Région ou du Département. Il n’est donc pas normal, si c’est vraiment le cas, que le fruit de leur production parte à l’étranger ». 

 

Cédric Dedieu

 

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